Priorité I - Favoriser les économies d’énergie réelles
L’exemple allemand, qu’une fois n’est pas coutume la France serait bien avisée de ne pas en tirer les enseignements, a fait naître un certain scepticisme : tel un canard sans tête, l’État n’avancerait-il pas à l’aveugle en finançant une politique qui, au mieux, n’aurait qu’un impact écologique et social limité ? En cause : la hausse du coût de l’énergie ou encore “l’effet rebond” constaté chez nos voisins d’Outre-Rhin, c’est-à-dire une utilisation accrue d’un équipement liée à la diminution de son coût. Le risque d’un décalage entre volume d’économies d’énergie estimé en amont des travaux, et économies d’énergie réelles “sur la facture” existe par ailleurs bel et bien.
Pour que les pouvoirs publics français ne tombent pas dans ces écueils, il faut sortir de la logique des travaux “par geste” et de la politique du chiffre à partir de laquelle s’est structurée la filière depuis 10 ans. L’interpellation de la Cour des Comptes sur le dispositif MaPrimeRénov’ en est un signe. Adopter une approche globale, tant dans la rénovation du bâtiment, que dans le choix des matériaux, garantir contractuellement la performance des travaux et prévenir l’effet rebond par la pédagogie voire les outils digitaux, doivent être les trois piliers du modèle français de l’efficacité énergétique.
Sensibiliser à la sobriété numérique
En 2019, le secteur du numérique a émis 15 millions de tonnes d’équivalent CO2, soit 2 % du total des émissions de la France. En 2040, le secteur pourrait être à l’origine de l’émission de 24 millions de tonnes d’équivalent CO2, à politique publique constante, soit environ 7 % des émissions de la France. La croissance de nos systèmes numériques n’est pas soutenable (+ 9 % d’énergie consommée par an).
Nos systèmes numériques se sont en effet construits autour de modèles économiques qui rentabilisent l’augmentation des volumes de contenus consommés, de terminaux et infrastructures déployés, notamment à travers “l’économie de l’attention”.
Proposition 06Déployer des modules de formation et une campagne de communication coordonnée par l’Ademe et le ministère de la Transition Écologique pour sensibiliser la jeunesse et la fonction publique territoriale à la sobriété numériqueAuprès de la jeunesse La pratique des écrans est devenue une activité routinière chez les adolescents qui a un impact énergétique. En moyenne, les 13-18 ans y passent 6h40 par jour, ce qui représente 40 % de leur temps d’éveil. Cette exposition représente l’équivalent de 2 400 heures par an, 100 jours, 2,5 années scolaires, une pratique qui n’est pas sans effets sur la santé. Sensibiliser la jeunesse à la sobriété numérique pourrait passer par un programme de Certificats d’Économies d’Énergie qui financerait :
Auprès de la fonction publique territoriale La cible de communication des fonctionnaires territoriaux amènerait à mobiliser le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT), les associations d’élus et les acteurs de la formation publique pour concevoir et proposer des formations et de la sensibilisation à l’enjeu de la sobriété numérique auprès des collectivités. Également financé par les Certificats d’Économies d’Énergie, un programme pourrait contribuer à :
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