Priorité IV - Conforter la filière de la rénovation énergétique
En 2021, plus de 30 milliards d’euros ont été consacrés à la transition énergétique, dont 7,5 pour la seule rénovation énergétique des bâtiments, un record historique à saluer pour le secteur. Mais il ne suffit pas d’ériger au rang de priorité budgétaire le secteur de la rénovation énergétique des bâtiments pour atteindre les objectifs d’économies d’énergie nationaux. D’autres leviers doivent entrer en ligne de compte pour lever les freins auxquels sont confrontées les petites et moyennes entreprises engagées dans la transition énergétique, notamment :
- Le manque de prévisibilité des dispositifs d’aides financières et de leurs modalités,
- L’insécurité juridique et administrative,
- Le manque d’applicabilité technique et concrète des textes réglementaires.
Optimiser l’accompagnement de l’État
Un appui technique et réglementaire de la part de l’État et de ses administrations peut être nécessaire pour engager des projets d’économies d’énergie. Cet accompagnement est aujourd’hui encore perfectible.
D’une part, de nombreux projets d’économies d’énergie “standards” - travaux d’isolation par l’intérieur dans une maison, réfection de l’éclairage public dans les territoires d’Outre-mer, rénovation globale d’un logement social - ne sont pas réalisés du fait de textes réglementaires sujets à interprétation. Des questions réglementaires posées par les acteurs de la rénovation à l’administration restent régulièrement sans réponse publiée, transparente et datée. Quel est l’enjeu pour les porteurs de projets, entreprises et opérateurs économiques ? Un risque juridique et à financer des projets car les subventions pourraient être invalidées par l’administration par la suite.
D’autre part, des opérations plus “spécifiques” et hors normes (par exemple, l’isolation thermique de l’Arche de La Défense ou encore la création d’un réseau de chaleur entre une usine de valorisation de déchets et une collectivité), supposent pour être subventionnées un engagement préalable de fonds de l’entreprise bénéficiaire et des modalités de calcul des économies d’énergie sur-mesure avant et après travaux. Or, les aides sont calculées à proportion des économies d’énergie réelles générées. Ces opérations sont aujourd’hui freinées par une opacité et une inertie des procédures administratives de validation de l’Ademe et d’instruction par le ministère chargé de l’énergie.
Proposition 29Instaurer une procédure administrative de réponse aux questions relatives à la réglementation des opérations d’économies d’énergie éligibles aux dispositifs d’aidesIl est proposé soit :
Proposition 30Créer, pour accompagner les projets d’économies d’énergie spécifiques, une cellule dédiée et une procédure claire et fluide entre l’Ademe, l’ATEE et le ministère de la Transition ÉcologiqueLe contrôle a priori, faute de processus clairement établis et de délai de réponse maximal, empêche la concrétisation de nombreux travaux d’envergure. Le département de l’Ademe dédié au dispositif des CEE est aujourd’hui en sous-effectif pour répondre aux demandes spécifiques. Les effectifs ont été réduits quand concomitamment le volume de projets augmentait (appels à projets, aides du plan de relance…). Or, faute de réponse dans un délai raisonnable, les potentiels bénéficiaires préfèrent se désengager ou engager des petits travaux standards dont le montant des primes est établi forfaitairement, mais dont le résultat des travaux est moins pertinent et davantage “estimé” que mesuré. Il est ainsi proposé :
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