Accompagner l’offre de formation professionnelle pour préparer aux métiers d’avenir

Priorité V - Structurer la filière des travaux d’efficacité énergétique

Alors que les carnets de commande des entreprises de travaux s’allongent, que les postes d’auditeurs chantiers et d’ingénieurs des bureaux d’études mettent des mois à être pourvus, le constat est partagé : il faut massivement investir dans la formation professionnelle du secteur de l’efficacité énergétique et accompagner la structuration de la filière. Ce n’est qu’à ce prix que les dispositifs d’aides publiques ou privées, sous forme de subventions ou de prêts bonifiés, auront une efficacité. A défaut, l’offre de travaux ne serait pas en capacité de répondre à la demande stimulée par le concours de la puissance publique. Si l’offre n’est pas en capacité de répondre à la demande, les deniers publics pourraient être perdus, absorbés par une hausse des prix.

Accompagner l’offre de formation professionnelle pour préparer aux métiers d’avenir

Une politique ambitieuse de formation est d’autant plus souhaitable que le secteur du bâtiment vieillit et que la filière de formation n’est aujourd’hui pas assez attractive. Le nombre d’élèves et d’apprentis a diminué de 45 000 en dix ans pour atteindre seulement 151 000 pour l’année scolaire 2018-2019. Ainsi, bien que tous les champs de compétences semblent être couverts, la part des étudiants engagés dans ce type de formation demeure encore bien trop faible pour répondre aux besoins. Le manque d’auditeurs sur les chantiers ou d’artisans certifiés RGE se fait sentir de plus en plus brutalement sur le terrain. D’autant que de nouveaux métiers apparaissent comme les chefs de projet ou conseillers en rénovation énergétique, qui supposent des connaissances techniques, d’ingénierie financière et des compétences de conduite de projets.

Inciter les jeunes générations à se tourner vers ces métiers nobles, lucratifs et utiles pour l’intérêt général ne sera pas résolu uniquement par un levier financier : la valorisation de la filière, la simplification administrative du travail des artisans, la stabilité réglementaire et la pérennité des dispositifs d’aides sur plusieurs années et enfin l’accompagnement des entreprises qui forment, investissent et identifient les personnes à potentiel, sont les multiples volets à considérer pour cette problématique.

L’enjeu de ces propositions est d’une part d’accompagner l’offre de formation professionnelle et d’autre part de structurer l’offre de la filière qualité et sa pérennité.


 

Proposition 31

Créer un groupe de travail chargé d’établir une stratégie nationale sur les métiers d’avenir

Ce groupe de travail associant acteurs publics comme privés permettrait d’établir un diagnostic des actions mises en place et celles à déployer. Il effectuerait un suivi régulier des métiers stratégiques de la filière de la rénovation énergétique. Il réunirait notamment les ministères de la Transition Écologique, de l’Économie et des Finances, de l’Éducation Nationale, de l’Emploi, les grandes écoles et les acteurs privés du secteur pour travailler à la définition et la structuration des métiers d’avenir, des besoins de la filière et des évolutions souhaitables de l’offre de formation.

Il conviendrait de décliner cette initiative au ni-veau régional et au sein des comités stratégiques de filière afin de définir les métiers d’avenir de la rénovation énergétique : artisans et entrepreneurs, chefs de projet de rénovation énergétique, auditeurs COFRAC, auditeurs énergétiques.


Proposition 32

Accompagner la création d’un réseau d’écoles et de centres d’excellence de la rénovation énergétique

Cet accompagnement passe par :

  • - Le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt national “Ecoles de la rénovation énergétique”, en coordination avec l’échelon régional, pour financer et accompagner administrativement et pédagogiquement des projets de création d’écoles proposant des cursus courts, moyens ou/et longs pour les métiers du secteur “en pénurie”.
  • - La création d’un incubateur de projets et d’in-novations digitales et technologiques type “station F” dédié à la filière du bâtiment.
  • - La création d’une plateforme digitale de formation permettant à chacun de progresser quel que soit son niveau et le temps consacré. Les entités capables de délivrer la certification (CFA, BTS, lycées professionnels, écoles d’ingénieurs, centre AFPA) seraient agréées dans la perspective que soient délivrés des “open-badges”, c’est-à-dire des déclarations et validations numériques des compétences et des connaissances d’une personne en formation.
  • - Des entités privées (industriels, distributeurs, professionnels de l’immobilier, de l’énergie) pourraient également délivrer un open badge certifié, en étant partenaire/sponsor de la plateforme, pour leur propre clientèle et leurs salariés, moyennant un soutien financier significatif à déterminer.

 

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